"psychologue, psychotherapeute, TCC, psychopraticienne, psycho-praticienne"
08/02/2025
Cette étude a été conduite en Chine et révÚle que le bébé pourrait alors développer des troubles neurologiques avec des conséquences sur ses capacités cognitives, d'apprentissage et des troubles comportementaux. Les garçons seraient plus touchés que les filles.
Le facteur privilĂ©giĂ© expliquant cette nouvelle information est liĂ© au glucose, et plus particuliĂšrement, Ă son mĂ©tabolisme pendant ce sommeil tronquĂ©. Le bĂ©bĂ© serait impactĂ© parce que, dans certains cas, la sĂ©crĂ©tion d'insuline (hormone de rĂ©gulation du glucose) de la future maman aurait un effet sur la sĂ©crĂ©tion d'insuline du fĆtus et in fine sur le dĂ©veloppement neurologique du foetus.
Les risques ne sont pas seulement à court-terme mais la croissance de l'enfant serait impactée à plus long-terme.
Le second facteur serait l'augmentation des niveaux de stress et d'inflammation dans le corps. Une étude menée par les chercheurs de l'Université de Pittsburgh, aux Etats-Unis, a démontré que ce mauvais sommeil de la future mÚre pouvait avoir des répercussions sur les défenses immunitaires du bébé et ralentir sa croissance in-utéro. En effet, les troubles du sommeil maternels entraßnent une surproduction de cytokines (des hormones du systÚme immunitaire) qui dégradent la capacité de se défendre contre la maladie, avec également des conséquences vasculaires et peuvent aussi conduire à une naissance prématurée. C'est également un facteur déclenchant de dépression.
De plus, une étude publiée dans Obstetrics & Gynecology montre que les femmes avec une insomnie ou une apnée du sommeil pendant leur grossesse auraient deux fois plus de risques de donner naissance à un bébé prématuré. Ainsi, en France, chaque année, entre 50 000 et 60 000 bébés prématurés naissent et les chiffres sont en augmentation. L'arrivée d'un bébé prématuré est parfois synonyme d'handicaps, voire de mortalité dans les cas les plus graves. Aux facteurs déjà identifiés, tels que l'hypertension ou une infection pendant la grossesse, l'insomnie et l'apnée du sommeil pourraient constituer de nouvelles causes. L'insomnie augmenterait de 40% les risques de naissances avant terme. Les problÚmes de sommeil élevaient aussi le risque de naissance trÚs prématurée, 5,3% des femmes donnant naissance à moins de 34 semaines de grossesse, alors que ce pourcentage est à 2,9% dans la population générale de futures mÚres.
Enfin, en parallÚle des naissances prématurées et du faible poids à la naissance, la mauvaise qualité de sommeil des femmes enceintes pourrait avoir des répercussions sur la gestion émotionnelle future des bébés et des enfants en mettant l'accent sur des émotions négatives plus fréquentes chez le bébé que dans la cohorte générale. Ces éléments ont été vérifiés par IRM cérébral. La qualité du sommeil prénatal de la mÚre a une incidence sur le développement néonatal fronto-limbique (sphére du développement émotionnel) et prédit une plus grande émotionnalité négative chez les nouveau-nés, un facteur de risque pour les problÚmes de santé mentale ultérieurs.
Une seconde étude publiée dans le Lancet en octobre 2023 précise aussi que les nouveau-nés nés dont la mÚre connaissait des troubles du sommeil, présenteraient des altérations significatives de leur développement émotionnel (symptÎmes d'hyperactivité, comportement accru de prise de risque pendant la périadolescence et une dysrégulation émotionnelle dans la petite enfance) et des schémas sommeil-éveil immatures. Les altérations chez les futures mÚres de certaines phases du sommeil conduiraient à des traits dépressifs qui persisteraient jusqu'à l'ùge moyen chez les nouveau-nés. Cette publication repose sur la recherche menée par une équipe de l'Université de Colombia et met l'accent sur les mÚres qui souffrent de troubles du sommeil pendant la grossesse, en particulier au cours du deuxiÚme trimestre et sans omettre le troisiÚme trimestre.
Dans cette cohorte, l'incidence des troubles du sommeil chez les nourrissons ùgés de 0 à 3 mois était de 40,5 %. D'autres facteurs complétaient le risque de sommeil altéré de la mÚre, à savoir, un faible niveau d'éducation du pÚre, la dépression du pÚre, la dépression post-partum maternelle, l'anxiété postpartum et le trouble du sommeil postpartum.
Pour conclure, il est indĂ©niable que les futures mamans doivent prendre soin de leur sommeil, d'une part, pour leur bien-ĂȘtre et dans un second temps pour donner toutes ses chances au futur bĂ©bĂ© de ne pas connaitre de troubles neurologiques et comportementaux qui dĂ©graderont son futur.
Les thérapies cognitives et comportementales sont une aide précieuse pour au moins 70% des personnes souffrant de troubles du sommeil. De plus, seulement huit séances, en général, sont suffisantes pour améliorer significativement les nuits.
Bibliographie :
Hoyniak, C. P., Whalen, D. J., Luby, J. L., Barch, D. M., Miller, J. P., Zhao, P., Triplett, R. L., Ju, Y. E., Smyser, C. D., Warner, B., Rogers, C. E., Herzog, E. D., & England, S. K. (2024). Sleep and circadian rhythms during pregnancy, social disadvantage, and alterations in brain development in neonates. Developmental Science, 27(3), Article e13456. https://doi.org/10.1111/desc.13456
Prenatal Sleep Health and Risk of Offspring Neurodevelopmental Issues, Including ADHD - News
October 25, 2023
The study "Prenatal sleep health and risk of offspring ADHD symptomatology and associated phenotypes: a prospective analysis of timing and sex differences in the ECHO cohort," was published Oct. 12, 2023, in The Lancet, Regional Health Americas.
https://www.columbiapsychiatry.org/news/lancet-regional-health-americas-october-2023
Health Rounds: Sleep shortage during pregnancy may hurt baby's brain - By Nancy Lapid
September 27, 20247:12 PM GMT+2Updated 4 months ago
Lin, X., Zhai, R., Mo, J. et al. How do maternal emotion and sleep conditions affect infant sleep: a prospective cohort study. BMC Pregnancy Childbirth 22, 237 (2022). https://doi.org/10.1186/s12884-022-04504-6
https://bmcpregnancychildbirth.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12884-022-04504-6
Grossesse : le manque de sommeil impacterait le cerveau du bébé selon une étude
Publié le 30 sept. 2024 par Guillaume Botton
Cerveau : le manque de sommeil pendant la grossesse impacterait le bébé
Par Diane Cacciarella - Publié le 29.09.2024 à 11h15
Julie Paulovic. Les troubles du sommeil et la grossesse. Gynécologie et obstétrique. 2016. dumas-
01394080
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01394080/document
Study finds prenatal sleep quality affects newborn brain structure and emotional health
By Vijay Kumar MalesuReviewed by Lily Ramsey, LLM â 1 Nov 2024
Lavonius, M., Railo, H., Karlsson, L. et al. Maternal sleep quality during pregnancy is associated with neonatal auditory ERPs. Sci Rep 10, 7228 (2020). https://doi.org/10.1038/s41598-020-64160-8
https://www.nature.com/articles/s41598-020-64160-8
Effect of Sleep Restriction during Pregnancy on Fetal Brain Programming and Neurocognitive Development of Offspring: A Review
Kamalesh K. Gulia 1 1 Division of Sleep Research, Department of Applied Biology, Biomedical Technology Wing, Satelmond Palace, Sree Chitra Tirunal Institute for Medical Sciences and Technology, Trivandrum, Kerala, India
https://www.thieme-connect.com/products/ejournals/pdf/10.1055/s-0043-1770157.pdf
08/02/2025
Pendant cette pĂ©riode, la future maman est confrontĂ©e Ă de nombreux dĂ©fis. Ceux-ci varient selon l'avancĂ©e de la grossesse. La femme enceinte doit rĂ©pondre Ă des changements physiologiques et hormonaux qui altĂšrent le sommeil de maniĂšre importante. Leur corps doit rĂ©pondre Ă des besoins plus importants pour soutenir le dĂ©veloppement du fĆtus. Par ailleurs, ce corps subit des transformations physiques significatives pour accueillir le dĂ©veloppement du fĆtus. Ces transformations vont perturber le sommeil de la femme enceinte Le dernier point crucial est que la grossesse est pour de nombreuses femmes source de stress et d'anxiĂ©tĂ©. Les questions sont nombreuses, relatives Ă l'accouchement, la santĂ© du futur bĂ©bĂ© ainsi que les changements Ă venir dans la vie quotidienne et dans le couple.
Le sommeil va permettre à la future maman de se reposer et de récupérer physiquement. Il est donc primordial. Il va aussi permettre en étant plus reposée de mieux gérer les émotions et l'anxiété.
Le temps de sommeil varie selon les femmes et il correspond au besoin des adultes en gĂ©nĂ©ral. Les siestes ne sont pas une nĂ©cessitĂ©. Elles peuvent cependant ĂȘtre un bĂ©nĂ©fice lorsque les nuits ne sont pas rĂ©paratrices mais elles doivent aussi rĂ©pondre aux prescriptions habituelles relatives aux siestes pour ne pas mettre en pĂ©ril la nuit suivante.
Le sommeil varie selon les trois trimestres de grossesse.
Le sommeil pendant le premier trimestre de la grossesse
De nombreuses femmes connaissent de la fatigue, de la somnolence pendant la journée et des réveils pendant la nuit. Certaines d'entre elles ont besoin de siestes (surtout à partir de la dixiÚme semaine de grossesse). Elles rapportent également une augmentation de la durée de sommeil de nuit et des difficultés plus marquées d'endormissement. En conclusion, la qualité du sommeil est altérée et la durée de sommeil lent profond connait une diminution en début de grossesse.
Au niveau corporel et au niveau physiologique, les mastodynies (les seins prenant du volume et douloureux) et les nausées du soir perturbent le sommeil.
Un facteur complĂ©mentaire est que le corps de la future mĂšre connait des fluctuations d'hormones pendant ce premier trimestre, et tout particuliĂšrement, une augmentation importante de la progestĂ©rone ainsi que la sĂ©crĂ©tion d'ĆstrogĂšnes dĂšs le dĂ©but de la grossesse. La progestĂ©rone a surtout pour rĂŽle de dĂ©contracter les muscles lisses de l'utĂ©rus pour donner plus d'espace au fĆtus et de faciliter l'accouchement. Ă un taux Ă©levĂ©, elle peut conduire Ă un relĂąchement du plancher pelvien qui soutient la vessie et provoquer les pertes urinaires. En outre, un niveau significatif de l'hormone gonadotrophine chorionique (hCG) stimule la fonction rĂ©nale. Il ne faut pas oublier les effets sĂ©datifs et soporifiques de la progestĂ©rone, ce qui explique la somnolence. La progestĂ©rone agit comme un vĂ©ritable somnifĂšre. La future maman va alors faire une sieste trop longue ou se coucher trop tĂŽt le soir ce qui va conduire Ă de l'hypersomnie puisqu'il n'y a pas un vrai besoin de dormir. Cette hormone a Ă©galement le pouvoir de dĂ©clencher de l'hyperĂ©motivitĂ© et dans cette pĂ©riode de stress relative Ă la grossesse, ce peut ĂȘtre une nouvelle perturbation au sommeil. « Les troubles du sommeil du dĂ©but de grossesse peuvent ĂȘtre un signe d'alerte d'une anxiĂ©tĂ© ou d'une dĂ©pression », note la Haute AutoritĂ© de santĂ© (HAS) dans ses recommandations sur la prise en charge du patient adulte se plaignant d'insomnie en mĂ©decine gĂ©nĂ©rale.
Le sommeil pendant le second trimestre de la grossesse
Pendant ce trimestre, les femmes se disent moins fatiguées et plus actives. Les taux hormonaux en forte augmentation pendant le premier trimestre se stabilisent. La qualité du sommeil s'améliore alors et l'endormissement devient moins long et les insomnies diminuent.
Toutefois, pour certaines femmes enceintes, des rĂ©veils nocturnes apparaissent en lien avec les modifications anatomiques et de la compression de la veine cave. Il faut Ă©galement noter que le foetus commence Ă bouger. De plus, environ 30 % des femmes commencent Ă ronfler ce qui est une nouveautĂ© historique pour elles ! Des perturbations possibles du sommeil sont aussi liĂ©es aux brĂ»lures d'estomac et remontĂ©es acides, contractions utĂ©rines, aux mouvements de plus en plus prĂ©sents du fĆtus, des crampes au niveau des jambes et des impatiences des membres infĂ©rieurs. La mise en place de coussins pour un soulagement du reflux gastro-Ćsophagien ou encore le fait de dormir Ă moitiĂ©-assise peuvent apporter un soulagement. Si ce n'est pas suffisant, c'est Ă discuter avec son mĂ©decin. Celui-ci vous accompagnera Ă©galement pour tout ce qui concerne les crampes. Le sommeil est trop important et il ne faut pas avoir une dette de sommeil avant le troisiĂšme trimestre qui sera plus difficile !
Le sommeil pendant le troisiĂšme trimestre de la grossesse
Au fur et à mesure que le terme se profile, la plupart des futures mamans indiquent un délai d'endormissement plus long, un sommeil moins réparateur, des éveils nocturnes plus fréquents ainsi que des insomnies. Par des publications scientifiques, nous savons que la typologie du sommeil change : augmentation du sommeil léger (stades 1 et 2 du sommeil lent), diminution du sommeil profond (stade 3 du sommeil lent) et diminution du sommeil paradoxal.
Ces troubles du sommeil sont expliquĂ©s par l'inconfort physique, dĂ©jĂ dĂ©veloppĂ© dans les paragraphes prĂ©cĂ©dents, qui s'accentue. Les mouvements du fĆtus deviennent plus intenses parce qu'il manque de place et bouge plus en raison de la libĂ©ration de la prolactine (hormone), qui le nourrit et l'excite avec des pics entre 20 heures et minuit ou entre 22 heures et 2 heures du matin.
Par ailleurs, l'approche du terme engendre des rĂȘves ou cauchemars dĂ©clenchĂ©s en grande partie par l'anxiĂ©tĂ© de l'accouchement physique et mental. Certaines futures mamans connaissent des troubles de l'attention, de la concentration et de la mĂ©moire.
Le manque de sommeil doit retenir toute l'attention des futures mÚres et professionnels parce qu'il peut conduire à des troubles tels que la dépression post-partum ou encore le retour d'anciens troubles comme, par exemple, les troubles obsessionnels compulsifs avec une sévérité plus significative. Certaines mÚres rapportent des troubles compulsifs avec des pensées telles que des violences sur les bébés.
Le sommeil aprĂšs la grossesse
Selon des chercheurs britanniques de l'Université de Warwick, la premiÚre année suivant la naissance de leur enfant, les mÚres ont une diminution de sommeil de quarante minutes par nuit : le sommeil du nouveau-né n'est pas stabilisé et les parents le surveille. De plus, les parents le nourrissent pendant la nuit. L'allaitement et sa durée peuvent amener un peu plus de fatigue tout en gardant à l'esprit que les experts privilégient cette démarche. Les suites de l'accouchement induites par des douleurs physiques ou les angoisses inhérentes à ce nouveau rÎle sont un facteur de réduction de sommeil.
En outre, l'évaluation de la qualité du sommeil des nouvelles mamans baisse de 1,53 point sur l'échelle d'évaluation.
Une autre Ă©tude britannique de janvier 2019 Ă©tablit la diminution du temps et de satisfaction du sommeil jusqu'Ă 3 mois aprĂšs l'accouchement.
AprÚs l'accouchement 30 % des femmes se plaignent encore de troubles du sommeil et compensent leur mauvais sommeil en demeurant au lit le matin et en faisant la sieste aprÚs le déjeuner.
Le fait de moins ou mal dormir les exposent à un risque plus élevé de développer une dépression post-partum.
Les résultats montrent ainsi qu'il leur faudrait entre quatre et six ans pour retrouver les niveaux de satisfaction et de durée de sommeil d'avant la grossesse.
En effet, le manque de sommeil peut entraĂźner une fatigue extrĂȘme, rendant les activitĂ©s quotidiennes plus difficiles.
L'insomnie associée à la grossesse
L'insomnie est tributaire de plusieurs facteurs et se rencontre dans divers stades du sommeil. Il est alors primordial d'en faire une analyse fine pour trouver la meilleure réponse à ce trouble qui peut avoir des conséquences néfastes pour le bébé, la maman et la famille.
Les thérapies cognitives et comportementales sont l'une des solutions mises en avant pour des résultats qui excÚdent 70%. La Haute Autorité de la Santé les privilégient d'ailleurs avant tout autre mesure. De toute façon, la prise de médicament n'est pas conseillée pendant la grossesse et l'allaitement. Se rapprocher d'un professionnel médical pour la meilleure prise en charge !
Ces thérapies vont axer la résolution du trouble sur l'éducation au bon sommeil avec des mesures bien établies qui fonctionnent et sont trÚs souvent oubliées, la réduction du temps passé au lit pour une meilleure qualité du sommeil et aussi un délai d'endormissement meilleur, le contrÎle du stimulus, c'est-à -dire, associer la chambre à coucher au sommeil et non à des activités autres, de la relaxation et une approche cognitive pour travailler sur les croyances liées au sommeil.
Bibliographie :
Le stress pendant la grossesse a ensuite un impact sur le sommeil des bébés, selon une étude
Par La rédaction numérique de France Inter, Sophie Bécherel
Publié le samedi 30 septembre 2023 à 17h54
Grossesse : le manque de sommeil impacterait le cerveau du bébé selon une étude
Publié le 30 sept. 2024 par Guillaume Botton
Les troubles du sommeil pendant la grossesse
https://www.therasomnia.com/dossiers/les-troubles-du-sommeil-pendant-la-grossesse
mis Ă jour le 03 octobre 2024
Les femmes enceintes ont-elles besoin de dormir davantage ?
Publié le 12 févr. 2024 par Manon Duran
L'importance du sommeil pendant la grossesse
Les troubles du sommeil pendant la grossesse
Publié par Elena Bizzotto|Mis à jour le 07 mars 2024 par Mathilde Pujol
DĂ©pression prĂ©natale : quand le mal-ĂȘtre s'impose pendant la grossesse
Publié le 25 janv. 2022 par Magali Regnier
Relever les problÚmes de sommeil pendant la période périnatale
0
13/01/2025
Brigitte Henriquez, professeure en toxicologie Ă l'Ăcole VĂ©tĂ©rinaire de Maisons-Alfort, explique pour le Huffington Post, qu'"en ayant une frĂ©quence respiratoire plus Ă©levĂ©e que celle de l'homme, l'animal ingurgite encore plus rapidement et en plus grande quantitĂ© le gaz toxique de la fumĂ©e. » Et il serait probable que les animaux de petits gabarits (oiseaux, chiots, chatons, etc.) y soient encore plus sensibles.
Les animaux sont impactés par le tabagisme selon trois axes :
Pour se sevrer du tabac, la thĂ©rapie comportementale et cognitive est trĂšs efficace et multiplie par deux les chances de rĂ©ussite. C'est l'une des seules approches non-mĂ©dicamenteuses dont l'efficacitĂ© est scientifiquement prouvĂ©e. En outre, elle peut ĂȘtre combinĂ©e Ă la prise de substituts nicotiniques ou d'une mĂ©dication d'aide au sevrage sous la supervision d'un professionnel mĂ©dical. La probabilitĂ© de rĂ©ussite est encore plus Ă©levĂ©e lorsque le traitement mĂ©dicamenteux est associĂ© Ă une psychothĂ©rapie.
Comme dans toutes les prises en charge avec les thĂ©rapies cognitives et comportementales, un questionnement va ĂȘtre rĂ©alisĂ© avec le client pour connaitre de maniĂšre prĂ©cise le nombre de cigarettes, les prises Ă quel moment de la journĂ©e, Ă quand remonte la derniĂšre cigarette, quand a Ă©tĂ© initiĂ©e la premiĂšre cigarette, l'entourage fume-t'il⊠quelles Ă©motions⊠Pour une analyse fine, le psycho-praticien peut s'appuyer sur de nombreux questionnaires et Ă©chelles relatives Ă cette addiction. En outre, des questionnaires relatifs Ă de potentielles comorbiditĂ©s (dĂ©pression par exemple) sont proposĂ©s Ă la personne souhaitant quitter la cigarette.
L'alliance avec la personne en attente de sevrage et le psycho-praticien sera toujours dans l'acceptation totale, bienveillante, sans jugement et avec empathie.
La personne motivĂ©e Ă l'arrĂȘt du tabac va apprendre des stratĂ©gies pour faire face Ă l'envie de fumer et en mĂȘme temps va recevoir une Ă©ducation thĂ©rapeutique Ă cette addiction. Au niveau comportemental, il s'agira alors de gĂ©rer les situations Ă risque, de maintien et de rechute en adoptant des stratĂ©gies alternatives. De plus, plusieurs techniques peuvent ĂȘtre proposĂ©es : le contrĂŽle du stimulus, la visualisation, la relaxation, la technique de rĂ©solution de problĂšme, l'apprentissage de compĂ©tences telles que l'affirmation de soi ou la gestion du stress ainsi que des Ă©motions.
Au niveau cognitif, un travail (restructuration cognitive ou mĂ©thode des cercles vicieux) va ĂȘtre rĂ©alisĂ© en collaboration entre le client et le psycho-praticien pour dĂ©terminer les pensĂ©es automatiques, les Ă©motions, les cognitions ainsi que les croyances dysfonctionnelles sur le sujet de cette addiction au tabac. Par ailleurs, la prise en charge va mettre en avant les bienfaits de l'arrĂȘt du tabagisme Ă long terme (qualitĂ© de vie, Ă©conomies d'argent...).
Les propriĂ©taires d'animaux ne sont pas toujours conscients du tabagisme passif des animaux mĂȘme si de nombreux maĂźtres ont une relation affective forte avec eux.
Si vous ne souhaitez pas ou ne parvenez pas à vous sevrer du tabac, prenez des précautions telles que :
Bibliographie :
https://cnct.fr/ressource/actualites/tabagisme-passif-danger-animaux/
https://www.spa-lyon.org/tabagisme-passif-vos-animaux-en-sont-aussi-victimes/
Anne Staub. Tabagisme passif et animaux de compagnie : bilan des connaissances actuelles. MĂ©decine
vĂ©tĂ©rinaire et santĂ© animale. 2009. ïżżdumas-04557353ïżż
P. Guichenez, M. Underner, J. Perriot, Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) dans le sevrage tabagique : quels outils pour le pneumologue ?, Revue des Maladies Respiratoires, Volume 36, Issue 5, 2019, Pages 600-609, ISSN 0761-8425, https://doi.org/10.1016/j.rmr.2019.04.001.
(https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/...)
12/01/2025
Les pouches sont conditionnĂ©es dans une boĂźte ronde, contenant en gĂ©nĂ©ral une vingtaine de sachets de nicotine. Lâargument de taille de lâindustrie du tabac est que lâex-fumeur rĂ©alisera de belles Ă©conomies, puisque leur prix reprĂ©sente environ la moitiĂ© de celui d'un paquet de cigarettes.
Ces sachets, qui se glissent entre la lĂšvre et la gencive, diffusent de la nicotine pendant plusieurs dizaines de minutes par la muqueuse buccale . De nombreux utilisateurs pensent que le tabac est addictif alors que ce nâest pas le tabac mais bien la nicotine qui est addictive. Une fois de plus, lâutilisateur lambda est en quelque sorte trompĂ© par un marketing jouant sur les mots et ne respectant pas un argumentaire scientifique qui le mettrait Ă©galement en pĂ©ril sur la cigarette et tous les produits en lien avec le tabac.
Leur prĂ©sentation sâapparente Ă des bonbons, commercialisĂ©s dans des boites colorĂ©es, ce qui est attrayant pour les consommateurs dont les plus jeunes qui justement peuvent les confondre avec des friandises. De plus, les pouches sont aromatisĂ©s pour correspondre aux goĂ»ts actuels (citron Ă©picĂ©, fruits rouges, Bellini...). En outre, ils contiennent des Ă©dulcorants dont la teneur nâest pas indiquĂ©e. Cet aspect sucrĂ© est aussi gĂ©nĂ©rateur dâemprise.
Leur teneur en nicotine ne reflĂšte pas toujours la quantitĂ© indiquĂ©e sur les boĂźtes, ce qui rend difficile leur utilisation dans le cadre dâun potentiel sevrage. Il sâagit dâun nouveau danger avec des doses de nicotine dĂ©passant le seuil de celui contenu dans les cigarettes. Les teneurs rĂ©elles des sachets de nicotine peuvent aller jusquâĂ 38,9 mg/g, soit prĂšs de dix fois plus que les gommes vendues en pharmacie, limitĂ©s Ă 4mg/g. Nous sommes donc bien en prĂ©sence dâun nouveau vecteur de dĂ©pendance Ă la nicotine. De toute façon, il nâexiste aucune limite rĂ©glementaire sur leur teneur en nicotine. Il y a donc attente dâune dĂ©cision du lĂ©gislateur. Leur interdiction avait Ă©tĂ© annoncĂ©e fin octobre par le gouvernement. CâĂ©tait en bonne voie mais avec lâavant-dernier remaniement ministĂ©riel, le dossier est en attente.
Selon le site de l'Assurance maladie, un surdosage en nicotine se manifeste par des maux de tĂȘte, des nausĂ©es, des vomissements, une vision trouble, des douleurs abdominales, une diarrhĂ©e, des sueurs froides, des tremblements et parfois une faiblesse gĂ©nĂ©rale. "Ă doses Ă©levĂ©es", des convulsions peuvent survenir, ajoute l'Assurance maladie.
Par ailleurs, une autre menace plane sur les consommateurs de ces sachets. Les pouches contiennent de lâarsenic, du plomb, de lâantimoineâŠCes substances sont des poisons.
Lâarsenic est un poison violent et se prĂ©sente sous forme d'une poudre au goĂ»t sucrĂ©. Son ingestion provoque des diarrhĂ©es et des vomissements, d'oĂč une dĂ©shydratation provoquant une sensation de soif importante. Les symptĂŽmes s'accompagnent de douleurs dans la bouche, Ă la gorge et Ă l'estomac. Puis, s'ensuivent le coma et la mort. "jusquâĂ 6,5 fois les quantitĂ©s dâarsenic prĂ©sentes dans une cigarette" selon une Ă©tude de l'Institut national de la consommation (INC), en partenariat avec le ComitĂ© national contre le tabagisme (CNCT).
Sous forme mĂ©tallique, l'antimoine est utilisĂ© dans les batteries au plomb pour automobiles, en cosmĂ©tique (le crayon Kohl), le tartre Ă©mĂ©tique prescrit comme mĂ©dicament pourrait ĂȘtre la cause de la mort de Mozart, qui suivait un traitement contre la mĂ©lancolie. L'ingestion d'antimoine provoque une sĂ©rie de symptĂŽmes tels que : transpiration, nausĂ©es, vomissements, pertes d'appĂ©tit, amaigrissement et dĂ©shydratation importante.
Pour le plomb, sa prĂ©sence est probablement le signe dâune contamination des matiĂšres premiĂšres utilisĂ©es. Quant au formaldĂ©hyde, câest une substance toxique et corrosive.
L'INC et 60 Millions de consommateurs, en partenariat avec le ComitĂ© national contre le tabagisme (CNCT), appellent Ă interdire les sachets de nicotine, appelĂ©s "pouches" en France, qui ne reprĂ©sentent aucun avantage pour un arrĂȘt du tabac mais plutĂŽt une nouvelle entrĂ©e dans le tabagisme, et, ceci dĂšs le plus jeune Ăąge⊠du fait de leur marketing agressif sous la forme de friandise. Les plus jeunes nây voient rien Ă redire puisquâil ne sâagit pas de cigarettes. Il faut noter que "19% des 13-16 ans disent dĂ©jĂ avoir entendu parler des sachets de nicotine tels que Nicopouches. Parmi eux, prĂšs de 1 jeune sur 10 les a dĂ©jĂ expĂ©rimentĂ©es (9 %)" rapporte l'Alliance contre le tabac.
La lĂ©gislation actuelle oblige les buralistes Ă ne pas vendre ces produits au moins de dix-huit ans⊠Cependant, difficile de toujours vĂ©rifier cette limite dâĂąge. Mais, Le CNCT a relevĂ© 239 publicitĂ©s pour les sachets de nicotine sur Instagram en 2023, tandis "qu'aucune vĂ©rification rigoureuse de lâĂąge nâest effectuĂ©e sur les sites" qui les vendent.
https://www.francetvinfo.fr/sante/drogue-addictions/lutte-contre-le-tabagisme/les-pouches-sachets-de-nicotine-aromatises-contiennent-des-taux-eleves-d-arsenic-selon-une-etude-de-l-institut-national-de-la-consommation_6945731.html
https://sante.lefigaro.fr/arsenic-plomb-et-antimoine-retrouves-dans-des-pouches-ces-sachets-de-nicotine-a-mettre-dans-la-bouche-20241210
https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-sante-du-quotidien/3146858-nicotine-pouche-france-danger/
12/01/2025
Quâest-ce que le sommeil ?
Deux Ă©tats physiologiques fondamentaux, les Ă©tats de veille et de sommeil, rythment notre vie.
Le sommeil est constituĂ© de diffĂ©rents stades qui sâordonnent de façon identique au cours de la nuit. Notre sommeil nâest donc pas continu. De plus, en fonction de lâĂąge, la durĂ©e du sommeil ainsi que la rĂ©partition des stades de sommeil sont diffĂ©rents. Les mĂȘmes stades de sommeil existent chez les enfants, les adultes et les personnes ĂągĂ©es mais les variations inter et intra-individuelles sont nombreuses.
Ces stades sont le sommeil lent (ou sommeil calme chez le bébé) et le sommeil paradoxal.
Le sommeil est constitué de plusieurs cycles successifs compris entre 3 et 6. Un cycle de sommeil dure environ de 60 à 120 minutes. Le cycle est composé de plusieurs phases de sommeil lent puis de sommeil paradoxal. Chaque cycle débute par du sommeil léger et finit par du sommeil paradoxal. Chaque stade du sommeil se caractérise par une activité cérébrale particuliÚre, associée à des ondes électriques mises en évidence par électroencéphalographie (EEG).
Le sommeil lent profond est essentiellement prĂ©sent dans la premiĂšre moitiĂ© de la nuit alors que les sommeils lĂ©gers et paradoxaux sont plus nombreux en seconde moitiĂ© de nuit. Cela explique les rĂȘves en fin de nuit. Si la nuit prĂ©cĂ©dente a Ă©tĂ© mauvaise, le sommeil lent sera dâautant plus profond la nuit suivante.
Il est usuel de reprĂ©senter lâĂ©volution de la nuit et des cycles de sommeil sous forme dâun hypnogramme. Les cycles contiennent des proportions variables de sommeil N1, N2, N3 et de sommeil paradoxal.
Typologie du sommeil :
Le sommeil lent se divise en 3 parties : l'endormissement, le sommeil lent lĂ©ger et le sommeil lent profond tandis que le sommeil paradoxal est lâunique composante.
Phase 1 ou N1 : Lâendormissement (5 Ă 10% du sommeil)
L'endormissement est le premier stade du sommeil. Il est traduit par la transition entre Ă©veil et sommeil. A ce stade, le dormeur est encore facile Ă rĂ©veiller : nous luttons pour ne pas dormir, ce stade est surtout caractĂ©risĂ© par le changement dâĂ©tat rapide entre lâĂ©veil et le sommeil. On parle de micro- sommeil.
Du cÎté physiologique, le tonus musculaire et le mouvement oculaires diminuent progressivement et la respiration prend un rythme régulier.
Phase 2 ou N2 : Sommeil lent et lĂ©ger (45 Ă 55 % du sommeil de lâadulte)
Le sommeil lent et lĂ©ger est le premier stade du sommeil. Nous passons Ă ce stade 30 Ă 45 minutes aprĂšs lâendormissement. Le dormeur reste trĂšs sensible Ă lâenvironnement externe. Comme au premier stade, il suffit dâun bruit ou dâune lumiĂšre intense pour le rĂ©veiller.
Du cÎté physiologique, le tonus musculaire et les mouvements oculaires ne cessent de diminuer, la respiration ralentit. On remarque également des ondes cérébrales lentes et une température corporelle qui diminue.
Phase 3 et 4 ou N3 : sommeil profond : (15 Ă 20% du sommeil de lâadulte)
Le dormeur passe au stade du sommeil lent profond, stade suivant le sommeil lent léger. Pendant ce stade, il est difficile de réveiller le dormeur.
Du cÎté physiologique, les muscles se relùchent, les mouvements oculaires cessent, le rythme cardiaque et respiratoire sont de plus en plus paisibles et la température corporelle diminue. Enfin, les ondes cérébrales sont lentes et amples et les activités des fonctions vitales ralentissent.
Le sommeil profond est le sommeil le plus rĂ©parateur. Il permet la rĂ©cupĂ©ration de la fatigue physique. Alors, le foie, le cerveau et les muscles se rĂ©tablissent en Ă©nergie. Lâhormone de croissance est secrĂ©tĂ©e et la rĂ©gulation de la glycĂ©mie se rĂ©alise.
Phase 5 : Sommeil paradoxal : (10 Ă 15% du sommeil de lâadulte)
AprĂšs le sommeil lent, le dormeur passe au stade du sommeil paradoxal. Câest le stade durant lequel nous faisons des rĂȘves.
Du cÎté physiologique, le tonus musculaire cesse alors que les mouvements oculaires sont de plus en plus soutenus. Le rythme cardiaque ainsi que la fréquence respiratoire deviennent irréguliers et la température corporelle augmente. Enfin, les ondes cérébrales sont trÚs rapides.
Le sommeil paradoxal permet la consolidation de notre mémoire et la récupération émotionnelle.
Alternance veille et sommeil
Le rythme circadien (rythme biologique) est un cycle de 24 heures (voire 25 heures) et il permet au corps de sâadapter Ă son environnement et, tout particuliĂšrement, Ă lâalternance veille et sommeil. La lumiĂšre du jour en est le premier principe.
Lorsque le corps ressent quâil fait nuit, la mĂ©latonine est sĂ©crĂ©tĂ©e. Cette hormone nous permet de de synchroniser le rythme veille-sommeil et donc de mesurer le temps. Lors du rĂ©veil, les hormones de lâĂ©veil (cortisol), de lâĂ©nergie et du bonheur sont sĂ©crĂ©tĂ©es, ce qui nous rend Ă©nergique dĂšs le matin.
Le cortisol est secrĂ©tĂ© en pic par lâorganisme en dĂ©but de matinĂ©e pour prĂ©parer le corps Ă ĂȘtre Ă©veillĂ© et en forme toute la journĂ©e.
Dette et régulation homéostatique
La dette homéostatique est semblable à toutes les dettes : il faut les rembourser. Une dette homéostatique est en effet une dette de sommeil, plus nous restons éveillé, plus notre dette et la pression du sommeil augmentent.
En conséquence, la compensation du sommeil se fera au fur et à mesure de la nuit suivante. Du cÎté du cycle du sommeil, il y aura une augmentation de la durée du sommeil lent. La durée du sommeil de la nuit suivante est toujours beaucoup plus longue
Quâest-ce que lâendormissement ?
Lâendormissement est liĂ© Ă plusieurs facteurs provoquant le blocage des centres de lâĂ©veil dans le cerveau, et faisant tomber dans le sommeil.
Ces facteurs découlent
La fonction du sommeil est aujourdâhui prouvĂ©e, et tout particuliĂšrement, dans
Les consĂ©quences dâun mauvais sommeil sont multiples :
Il est Ă noter quâune une relation bidirectionnelle existe entre insomnie et des pathologies telles que la dĂ©pression et lâalcoolodĂ©pendance
Les chiffres de lâinsomnie chronique
Celle-ci varie entre 10 et 15 % de la population générale adulte selon les études réalisées.
En 2017, un sondage du BaromÚtre de Santé publique France a été réalisé sur 12 637 sujets ùgés de 18 à 75 ans représentatifs de la population française. 13,1 % de la population ùgée de 18 à 75 ans déclare des symptÎmes évoquant une insomnie chronique. Les femmes sont environ deux fois plus nombreuses que les hommes à connaitre ce trouble du sommeil (16,9 % des femmes et 9,1 % des hommes).
Il est à noter que parmi la population générale, un tiers des personnes rapporte des difficultés occasionnelles de sommeil.
Lâinsomnie chronique est souvent associĂ©e Ă des comorbiditĂ©s qui doivent ĂȘtre dĂ©terminĂ©es afin de choisir la meilleure prise en charge. Lâexamen clinique complet est bien entendu Ă la charge dâun mĂ©decin. Le psycho-praticien prendra toutes les prĂ©cautions possibles Ă lâaide de questionnaires et dâun interrogatoire le plus exhaustif possible pour rediriger le client vers un professionnel de santĂ© au moindre doute.
Ainsi, des pathologies somatiques peuvent ĂȘtre impliquĂ©es dans lâinsomnie chronique. Certaines sont liĂ©es Ă des douleurs et, tout particuliĂšrement, les pathologies rhumatismales ou neurologiques, dâautres conduisent Ă une gĂȘne physique, comme le reflux gastro-Ćsophagien ou la broncho-pneumopathie chronique obstructive ainsi que certains troubles endocriniens tels que les dysthyroĂŻdies ou encore pathologies nĂ©oplasiques avec altĂ©ration de lâĂ©tat gĂ©nĂ©ral.
Par ailleurs, des pathologies spĂ©cifiques au sommeil sont Ă prendre en compte : syndrome des jambes sans repos, syndrome dâapnĂ©es du sommeil et syndrome de mouvements pĂ©riodiques des jambes au cours du sommeil.
En outre, la dĂ©pression et lâanxiĂ©tĂ© sont les pathologies psychiatriques les plus frĂ©quentes et sont recherchĂ©es par des questionnaires. Il est Ă©galement important dâinvestiguer la consommation de toxiques (alcool, produits stupĂ©fiantsâŠ).
Enfin, il est nĂ©cessaire de connaitre lâensemble des traitements mĂ©dicamenteux suivis par le patient. En effet, certaines mĂ©dications peuvent ĂȘtre responsable dâinsomnie chronique. Nous pouvons citer antidĂ©presseurs, amphĂ©taminiques, antiparkinsoniens, bĂȘta-bloquants, corticoĂŻdes, ou encore la nicotine.
Comment est dĂ©finie lâinsomnie chronique ?
Ce syndrome se caractérise par :
ceci au moins 3 fois par semaine, pendant au moins 3 mois selon les classifications CIM-10 (1), DSM-5 (2) et ISCD-3 (3).
Il existe deux grands types dâinsomnie :
Les causes de lâinsomnie
Les causes dâune insomnie chronique sont multiples :
Les thĂ©rapies cognitives et comportementales (TCC) dans lâinsomnie : une efficacitĂ© reconnue
Lâ efficacitĂ© de la thĂ©rapie cognitive et comportementale pour lâinsomnie a Ă©tĂ© prouvĂ©e par des mĂ©ta-analyses en 2017 et 2019 relative Ă
LâefficacitĂ© de cette thĂ©rapie nâest pas immĂ©diate mais les effets sont durables dans le temps. Il faut tout de mĂȘme prĂ©ciser que le nombre de sĂ©ances est dâun peu moins de dix lorsquâaucune comorbiditĂ© nâest associĂ©e.
Cette thĂ©rapie est recommandĂ©e en traitement de premiĂšre intention de lâinsomnie chronique de lâadulte, y compris du sujet ĂągĂ©, par le CollĂšge AmĂ©ricain de MĂ©decine Interne ainsi que par la SociĂ©tĂ© EuropĂ©enne de Recherche sur le Sommeil.
Avant dâentreprendre la thĂ©rapie, le client va passer un entretien complet et Ă©galement des questionnaires et Ă©chelles de façon Ă bien analyser la situation et ne prendre aucun risque de nĂ©gliger un trouble mĂ©dical. Par ce biais, il sera possible de dĂ©tecter toute comorbiditĂ© parce que la prise en charge prendra en compte les troubles associĂ©s. Les Ă©chelles ainsi que les questionnaires vont permettre aussi dâavoir une ligne de base parce quâils seront passĂ©s Ă nouveau en milieu de parcours et en fin de parcours. Lâobjectif est dâobtenir des mesures fiables permettant de juger si la thĂ©rapie est efficiente. Sinon, il faut en recherche les causes et utiliser dâautres mĂ©thodes ou outils.
Les thĂ©rapies cognitive et comportementales reposent donc sur un modĂšle scientifique capable de suivre rigoureusement le client. Lâalliance thĂ©rapeutique est de plus primordiale. En effet, sans elle, peu de chances de succĂšs, si le client ne sent pas un accueil bienveillant, sans jugement et empathique. Enfin, le client sera actif dans sa prise en charge et sera aussi motivĂ© pour que les apprentissages fonctionnent.
Lâinsomnie chronique va donc ĂȘtre prise en charge par la thĂ©rapie avec
1/ LâĂducation ThĂ©rapeutique du Patient (ETP), pour comprendre et expliquer
En outre, des informations complĂ©mentaires ou approfondies sur la typologie, la chambre Ă coucher, la literie, les siestes, le ronflement du partenaire, le sommeil en couple, le nourrisson se rĂ©veillant la nuit, le stress, les Ă©crans, lâactivitĂ© physique, les rythmes de sommeil (dont heures de lever et coucher), le rĂŽle de lâalimentation continueront dâĂȘtre donnĂ©es lors des sĂ©ances suivantes pour favoriser une appropriation et une mise en Ćuvre des conseils pour un meilleur sommeil⊠rester pro-actif et le fait de rĂ©pĂ©ter est un avantage dans les apprentissages.
2/ La partie comportementale avec la mise en place du contrĂŽle du stimulus et de la restriction de sommeil
La mise en place de lâagenda de sommeil va apporter de nombreuses informations sur la typologie du sommeil de la personne. Ce document va permettre de noter lâheure de coucher, lâheure de lever, la sieste, de calculer le temps de sommeil (ce qui permettra de compter le nombre dâheures habituelles de sommeil par nuit), les rĂ©veils nocturnes et le dĂ©lai de rĂ©endormissement, la qualitĂ© du sommeil, la qualitĂ© du rĂ©veil, la forme de la journĂ©e (la somnolence si besoin), les activitĂ©s spĂ©cifiques de la journĂ©e (par exemple, sport Ă 18 heures), la prise de mĂ©dication (hypnotiques ou anxiolytiques, antalgiquesâŠ).
Lâanalyse de lâagenda va aboutir au contrĂŽle du stimulus et de la restriction du temps passĂ© au lit (techniques comportementales) qui sont la plupart du temps associĂ©es lâune avec lâautre pour parvenir au succĂšs.
La restriction du temps de sommeil vise Ă amĂ©liorer lâefficacitĂ©Ì du sommeil en rĂ©duisant le temps passĂ© au lit. Elle conduit alors Ă une pression de sommeil suffisante pour assurer lâendormissement le soir suivant. En effet, la pression de sommeil est un des facteurs naturels agissant sur les cycles dâendormissement.
De nombreux insomniaques pensent amĂ©liorer leur sommeil en augmentant le temps passĂ© au lit. Au contraire, cela va fragmenter, allĂ©ger le sommeil et perpĂ©tuer lâinsomnie. Lâobjectif, en analysant lâagenda de sommeil, est de dĂ©terminer le temps rĂ©el de sommeil nĂ©cessaire pour lâinsomniaque et au dĂ©but de la prise en charge de crĂ©er une dette de sommeil pour rĂ©activer un sommeil de meilleure qualitĂ© puisquâil y a maintenant une pression de sommeil. Les calculs de rĂ©ajustement se font semaines par semaines pour parvenir Ă un temps de sommeil au plus proche du besoin du client et le sommeil va alors ĂȘtre de meilleure qualitĂ©. Un endormissement plus rapide, un sommeil plus profond et moins fractionnĂ© sont des gains importants gĂ©nĂ©rĂ©s par ces thĂ©rapies pour lâinsomnie. Un risque de somnolence diurne excessive en dĂ©but de traitement est Ă signaler au patient.
Toutefois, il est important de prĂ©ciser que les thĂ©rapies cognitives et comportementales ne vont pas induire des durĂ©es plus longues de sommeil parce quâelles sâappuient sur le besoin physiologique du client. Tous les individus nâont pas les mĂȘmes besoins et surtout, ces besoins Ă©voluent tout au long de la vie de façon ponctuelle ou plus pĂ©renne.
La thĂ©rapie par contrĂŽle du stimulus permettra, elle, dâassocier le lit au sommeil. TrĂšs souvent, une personne insomniaque a tendance Ă rester au lit pour tenter de se rendormir et, par consĂ©quent, un temps prolongĂ© dâĂ©veil au lit va se mettre en place. La perception du patient de « ne pas arriver Ă dormir quand il se couche » en sera amplifiĂ©e. Des conseils tels que « Nâaller se coucher quâen cas de fatigue », « se relever la nuit si lâon ne se rendort pas immĂ©diatement » sont donnĂ©s pour favoriser le contrĂŽle du stimulus.
Des activitĂ©s incompatibles avec lâendormissement (par exemple, lâutilisation dâĂ©crans lors du coucher ou lâanxiĂ©tĂ© anticipatoire de ne pas dormir) sont usuelles chez les insomniaques. Certains dâentre eux ont pris lâhabitude (conditionnement) de sâendormir sur le canapĂ© ou dans un fauteuil parce que leur lit est nĂ©gativement associĂ© Ă une anxiĂ©tĂ© de ne pas parvenir Ă sâendormir dans la chambre Ă coucher.
Les mesures comportementales de contrĂŽle du stimulus vont Ă nouveau crĂ©er une association positive entre le lit, la chambre Ă coucher, lâheure du coucher et le sommeil et in fine une rĂ©gulation du sommeil. Lâobjectif est dâapprendre Ă cette personne insomniaque Ă sâendormir rapidement (en moins de 30 minutes) et Ă maintenir son sommeil. En revanche, il est essentiel que le client Ă©vite de rester au lit lors des Ă©veils pour renforcer lâassociation lit et sommeil. De plus, des apprentissages relatifs aux siestes, Ă un temps de latence calme, exempt dâĂ©crans dâune heure avant le coucher, voire dâun rituel sont cruciaux.
3/ Initiation Ă la relaxation, respiration consciente ou pleine conscience pendant plusieurs sĂ©ances avec les exercices Ă rĂ©aliser chaque jour Ă la maison pour un recentrage sur les sensations corporelles et sur lâattention Ă la respiration. Prise de recul par rapport aux Ă©motions, pensĂ©es, rĂŽle du stress et de lâanxiĂ©tĂ© (dĂ©finition, comprĂ©hension, identification, consĂ©quences et gestion)
De nombreuses mĂ©thodes existent. Elles permettent de diminuer les tensions musculaires ou psychiques. Certaines dâentre elles ciblent la tension musculaire (la relaxation musculaire progressive de Jacobson ou le training autogĂšne de Schultz, le yoga ou le tai-chi), dâautres sont plus dĂ©volues Ă la tension mentale (mĂ©ditation ou lâimagerie mentale). Les prĂ©fĂ©rences individuelles, lâaccessibilitĂ© et la facilitĂ© dâapplication aideront Ă faire le bon choix. De plus, de nombreuses applications digitales (internet, rĂ©seaux sociaux, applications pour tĂ©lĂ©phones) ou encore des sĂ©ances ou ateliers associatifs permettent la mise en pratique de la relaxation ou la mĂ©ditation (qui nâest pas une mĂ©thode de relaxation. Son effet est dâune autre nature !). Le choix doit permette dâobtenir un sentiment de « lĂącher-prise » et favoriser le sommeil. IdĂ©alement, leur mise en application dans la journĂ©e doit permettre de faire baisser le stress, et lorsque la technique est bien intĂ©grĂ©e, ĂȘtre utilisĂ©e pour favoriser lâendormissement ou la gestion des rĂ©veils nocturnes.
4/ Techniques cognitives pour lutter contre les pensées dysfonctionnelles relatives au sommeil
Les pensĂ©es dysfonctionnelles alimentent une anxiĂ©tĂ© qui va crĂ©er une activation cognitive et physiologique empĂȘchant lâendormissement. LâEchelle des croyances et attitudes dysfonctionnelles Ă propos du sommeil (CAS) de C. Morin est lâun des questionnaires ciblant les processus cognitifs nĂ©gatifs sur ce sujet.
Le thĂ©rapeute va ainsi interroger son client par un questionnement socratique (questions ouvertes), pour que le patient identifie sa problĂ©matique sous diffĂ©rents angles et puisse envisager un changement dans son schĂ©ma cognitif initial. Il va donc prendre conscience et comprendre ses pensĂ©es fausses sur le sommeil et peu Ă peu tendre vers un processus positif, encourageant des croyances favorisant le sommeil (restructuration cognitive). Celle-ci va aider le client Ă remettre en question son interprĂ©tation de la situation et Ă diminuer lâactivation cognitive, Ă©motionnelle et physiologique.
Les pensĂ©es dysfonctionnelles peuvent ĂȘtre
Habituellement, le travail cognitif est accompagné des techniques comportementales.
La mise en place de ces thĂ©rapies est tout Ă fait possible alors que le client est dĂ©jĂ sous mĂ©dication. Le relais entre lâarrĂȘt des mĂ©dicaments et les thĂ©rapies seules se feront sous supervision et uniquement dĂ©cision du prescripteur.
La prise en charge de lâinsomnie par les thĂ©rapies cognitives et comportementales a un taux de succĂšs supĂ©rieur Ă 70%.
Bibliographie :
Effets des Ă©crans sur le sommeil des adolescents - rĂ©sultat de lâenquĂȘte du rĂ©seau MorphĂ©e auprĂšs des collĂ©giens et lycĂ©ens franciliens
ThĂšse prĂ©sentĂ©e Ă lâuniversitĂ© de Sherbrooke comme exigence partielle du doctorat en psychologie (D.PS.) Par NADINE MOURAD M.A. - Septembre 2015
L'application d'un traitement cognitivo-comportemental de l'insomnie chez les enfants présentant un trouble réactionnel de l'attachement
https://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/8800?show=full
Université De Bordeaux - UFR des Sciences médicales - Année 2019 N°123
ThÚse pour l'obtention du DiplÎme D'Etat De Docteur En Médecine Générale - Louise Heurtaux
Présentée et soutenue publiquement le 12 septembre 2019
Etude de la prise en charge non médicamenteuse de l'insomnie en établissements d'hébergement
pour personnes ùgées dépendantes
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Traitement des troubles du sommeil par thérapies cognitivo-comportementales dans la fibromyalgie :
intĂ©rĂȘt sur la douleur et la qualitĂ© de vie
Elodie COUTURIER - Mémoire UE28 - Année scolaire : 2021-2022
RĂGION DES PAYS DE LA LOIRE - Institut RĂ©gional de Formation aux MĂ©tiers de la RĂ©Ă©ducation et de la RĂ©adaptation
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Ălaboration et Ă©valuation dâun guide de thĂ©rapie cognitivo-comportementale pour le traitement autonome de lâinsomnie chronique : Ă©tude â Read & Sleep â
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https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02613619v1
Prise en charge de lâinsomnie chronique : analyse dâun atelier du sommeil Ă Nantes
ThĂšse dâexercice / UniversitĂ© de Rennes 1 - FacultĂ© de MĂ©decine
ThĂšse en vue du diplĂŽme dâĂ©tat de docteur en mĂ©decine
Anne-Claire DUFLOT Ă©pouse LE ROUX
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02145706/document
PrĂ©sentĂ©e pour le diplĂŽme dâĂ©tat de Docteur en MĂ©decine - Tiphaine MONTALESCOT
Ressentis des mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes sur la prise en charge non mĂ©dicamenteuse de lâinsomnie chronique
ThĂšse pour lâobtention du grade de Docteur en MĂ©decine
Présentée et soutenue publiquement le mercredi 28 octobre 2020 - CARALP Augustin
La pratique des Thérapies Comportementales et Cognitives par les médecins généralistes du
Calvados dans lâinsomnie chronique des patients ĂągĂ©s de 18 Ă 65 ans.
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03205189/document
Sylvain Dagneaux « Prendre en charge lâinsomnie par les TCC »
Benjamin Lubszynski « Bien dormir, ça sâapprend ».
Une liste dâouvrages sur lâinsomnie et abordant pour certains dâentre eux les TCC-I est disponible sur lâespace documentation du site du RĂ©seau MorphĂ©e (56).
Faire la lumiÚre sur notre activité nocturne
Modifié le : 08/11/2024 Publié le : 07/08/2017 Temps de lecture : 20 min
https://www.inserm.fr/dossier/sommeil/
Chronobiologie, Les 24 heures chrono de lâorganisme
https://www.inserm.fr/dossier/chronobiologie/