"psychologue, psychotherapeute, TCC, psychopraticienne, psycho-praticienne"
09/02/2025
Deux-tiers des femmes enceintes souffrent de troubles du sommeil et certaines d’entre elles d’insomnie. Les causes physiques et psychologiques sont multiples.
Pendant cette période, la future maman est confrontée à de nombreux défis. Ceux-ci varient selon l'avancée de la grossesse. La femme enceinte doit répondre à des changements physiologiques et hormonaux qui altèrent le sommeil de manière importante. Leur corps doit répondre à des besoins plus importants pour soutenir le développement du fœtus. Par ailleurs, ce corps subit des transformations physiques significatives pour accueillir le développement du fœtus. Ces transformations vont perturber le sommeil de la femme enceinte Le dernier point crucial est que la grossesse est pour de nombreuses femmes source de stress et d'anxiété. Les questions sont nombreuses, relatives à l'accouchement, la santé du futur bébé ainsi que les changements à venir dans la vie quotidienne et dans le couple.
Le sommeil va permettre à la future maman de se reposer et de récupérer physiquement. Il est donc primordial. Il va aussi permettre en étant plus reposée de mieux gérer les émotions et l'anxiété.
Le temps de sommeil varie selon les femmes et il correspond au besoin des adultes en général. Les siestes ne sont pas une nécessité. Elles peuvent cependant être un bénéfice lorsque les nuits ne sont pas réparatrices mais elles doivent aussi répondre aux prescriptions habituelles relatives aux siestes pour ne pas mettre en péril la nuit suivante.
Le sommeil varie selon les trois trimestres de grossesse.
Le sommeil pendant le premier trimestre de la grossesse
De nombreuses femmes connaissent de la fatigue, de la somnolence pendant la journée et des réveils pendant la nuit. Certaines d'entre elles ont besoin de siestes (surtout à partir de la dixième semaine de grossesse). Elles rapportent également une augmentation de la durée de sommeil de nuit et des difficultés plus marquées d'endormissement. En conclusion, la qualité du sommeil est altérée et la durée de sommeil lent profond connait une diminution en début de grossesse.
Au niveau corporel et au niveau physiologique, les mastodynies (les seins prenant du volume et douloureux) et les nausées du soir perturbent le sommeil.
Un facteur complémentaire est que le corps de la future mère connait des fluctuations d'hormones pendant ce premier trimestre, et tout particulièrement, une augmentation importante de la progestérone ainsi que la sécrétion d'œstrogènes dès le début de la grossesse. La progestérone a surtout pour rôle de décontracter les muscles lisses de l'utérus pour donner plus d'espace au fœtus et de faciliter l'accouchement. À un taux élevé, elle peut conduire à un relâchement du plancher pelvien qui soutient la vessie et provoquer les pertes urinaires. En outre, un niveau significatif de l'hormone gonadotrophine chorionique (hCG) stimule la fonction rénale. Il ne faut pas oublier les effets sédatifs et soporifiques de la progestérone, ce qui explique la somnolence. La progestérone agit comme un véritable somnifère. La future maman va alors faire une sieste trop longue ou se coucher trop tôt le soir ce qui va conduire à de l'hypersomnie puisqu'il n'y a pas un vrai besoin de dormir. Cette hormone a également le pouvoir de déclencher de l'hyperémotivité et dans cette période de stress relative à la grossesse, ce peut être une nouvelle perturbation au sommeil. « Les troubles du sommeil du début de grossesse peuvent être un signe d'alerte d'une anxiété ou d'une dépression », note la Haute Autorité de santé (HAS) dans ses recommandations sur la prise en charge du patient adulte se plaignant d'insomnie en médecine générale.
Le sommeil pendant le second trimestre de la grossesse
Pendant ce trimestre, les femmes se disent moins fatiguées et plus actives. Les taux hormonaux en forte augmentation pendant le premier trimestre se stabilisent. La qualité du sommeil s'améliore alors et l'endormissement devient moins long et les insomnies diminuent.
Toutefois, pour certaines femmes enceintes, des réveils nocturnes apparaissent en lien avec les modifications anatomiques et de la compression de la veine cave. Il faut également noter que le foetus commence à bouger. De plus, environ 30 % des femmes commencent à ronfler ce qui est une nouveauté historique pour elles ! Des perturbations possibles du sommeil sont aussi liées aux brûlures d'estomac et remontées acides, contractions utérines, aux mouvements de plus en plus présents du fœtus, des crampes au niveau des jambes et des impatiences des membres inférieurs. La mise en place de coussins pour un soulagement du reflux gastro-œsophagien ou encore le fait de dormir à moitié-assise peuvent apporter un soulagement. Si ce n'est pas suffisant, c'est à discuter avec son médecin. Celui-ci vous accompagnera également pour tout ce qui concerne les crampes. Le sommeil est trop important et il ne faut pas avoir une dette de sommeil avant le troisième trimestre qui sera plus difficile !
Le sommeil pendant le troisième trimestre de la grossesse
Au fur et à mesure que le terme se profile, la plupart des futures mamans indiquent un délai d'endormissement plus long, un sommeil moins réparateur, des éveils nocturnes plus fréquents ainsi que des insomnies. Par des publications scientifiques, nous savons que la typologie du sommeil change : augmentation du sommeil léger (stades 1 et 2 du sommeil lent), diminution du sommeil profond (stade 3 du sommeil lent) et diminution du sommeil paradoxal.
Ces troubles du sommeil sont expliqués par l'inconfort physique, déjà développé dans les paragraphes précédents, qui s'accentue. Les mouvements du fœtus deviennent plus intenses parce qu'il manque de place et bouge plus en raison de la libération de la prolactine (hormone), qui le nourrit et l'excite avec des pics entre 20 heures et minuit ou entre 22 heures et 2 heures du matin.
Par ailleurs, l'approche du terme engendre des rêves ou cauchemars déclenchés en grande partie par l'anxiété de l'accouchement physique et mental. Certaines futures mamans connaissent des troubles de l'attention, de la concentration et de la mémoire.
Le manque de sommeil doit retenir toute l'attention des futures mères et professionnels parce qu'il peut conduire à des troubles tels que la dépression post-partum ou encore le retour d'anciens troubles comme, par exemple, les troubles obsessionnels compulsifs avec une sévérité plus significative. Certaines mères rapportent des troubles compulsifs avec des pensées telles que des violences sur les bébés.
Le sommeil après la grossesse
Selon des chercheurs britanniques de l'Université de Warwick, la première année suivant la naissance de leur enfant, les mères ont une diminution de sommeil de quarante minutes par nuit : le sommeil du nouveau-né n'est pas stabilisé et les parents le surveille. De plus, les parents le nourrissent pendant la nuit. L'allaitement et sa durée peuvent amener un peu plus de fatigue tout en gardant à l'esprit que les experts privilégient cette démarche. Les suites de l'accouchement induites par des douleurs physiques ou les angoisses inhérentes à ce nouveau rôle sont un facteur de réduction de sommeil.
En outre, l'évaluation de la qualité du sommeil des nouvelles mamans baisse de 1,53 point sur l'échelle d'évaluation.
Une autre étude britannique de janvier 2019 établit la diminution du temps et de satisfaction du sommeil jusqu'à 3 mois après l'accouchement.
Après l'accouchement 30 % des femmes se plaignent encore de troubles du sommeil et compensent leur mauvais sommeil en demeurant au lit le matin et en faisant la sieste après le déjeuner.
Le fait de moins ou mal dormir les exposent à un risque plus élevé de développer une dépression post-partum.
Les résultats montrent ainsi qu'il leur faudrait entre quatre et six ans pour retrouver les niveaux de satisfaction et de durée de sommeil d'avant la grossesse.
En effet, le manque de sommeil peut entraîner une fatigue extrême, rendant les activités quotidiennes plus difficiles.
L'insomnie associée à la grossesse
L'insomnie est tributaire de plusieurs facteurs et se rencontre dans divers stades du sommeil. Il est alors primordial d'en faire une analyse fine pour trouver la meilleure réponse à ce trouble qui peut avoir des conséquences néfastes pour le bébé, la maman et la famille.
Les thérapies cognitives et comportementales sont l'une des solutions mises en avant pour des résultats qui excèdent 70%. La Haute Autorité de la Santé les privilégient d'ailleurs avant tout autre mesure. De toute façon, la prise de médicament n'est pas conseillée pendant la grossesse et l'allaitement. Se rapprocher d'un professionnel médical pour la meilleure prise en charge !
Ces thérapies vont axer la résolution du trouble sur l'éducation au bon sommeil avec des mesures bien établies qui fonctionnent et sont très souvent oubliées, la réduction du temps passé au lit pour une meilleure qualité du sommeil et aussi un délai d'endormissement meilleur, le contrôle du stimulus, c'est-à-dire, associer la chambre à coucher au sommeil et non à des activités autres, de la relaxation et une approche cognitive pour travailler sur les croyances liées au sommeil.
Bibliographie :
Le stress pendant la grossesse a ensuite un impact sur le sommeil des bébés, selon une étude
Par La rédaction numérique de France Inter, Sophie Bécherel
Publié le samedi 30 septembre 2023 à 17h54
Grossesse : le manque de sommeil impacterait le cerveau du bébé selon une étude
Publié le 30 sept. 2024 par Guillaume Botton
Les troubles du sommeil pendant la grossesse
https://www.therasomnia.com/dossiers/les-troubles-du-sommeil-pendant-la-grossesse
mis à jour le 03 octobre 2024
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Publié le 12 févr. 2024 par Manon Duran
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