"psychologue, psychotherapeute, TCC, psychopraticienne, psycho-praticienne"
09/02/2025
Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism de l'Endocrine Society, un sommeil court (moins de sept heures) pourrait avoir des répercussions sur le cerveau du bébé.
Cette étude a été conduite en Chine et révèle que le bébé pourrait alors développer des troubles neurologiques avec des conséquences sur ses capacités cognitives, d'apprentissage et des troubles comportementaux. Les garçons seraient plus touchés que les filles.
Le facteur privilégié expliquant cette nouvelle information est lié au glucose, et plus particulièrement, à son métabolisme pendant ce sommeil tronqué. Le bébé serait impacté parce que, dans certains cas, la sécrétion d'insuline (hormone de régulation du glucose) de la future maman aurait un effet sur la sécrétion d'insuline du fœtus et in fine sur le développement neurologique du foetus.
Les risques ne sont pas seulement à court-terme mais la croissance de l'enfant serait impactée à plus long-terme.
Le second facteur serait l'augmentation des niveaux de stress et d'inflammation dans le corps. Une étude menée par les chercheurs de l'Université de Pittsburgh, aux Etats-Unis, a démontré que ce mauvais sommeil de la future mère pouvait avoir des répercussions sur les défenses immunitaires du bébé et ralentir sa croissance in-utéro. En effet, les troubles du sommeil maternels entraînent une surproduction de cytokines (des hormones du système immunitaire) qui dégradent la capacité de se défendre contre la maladie, avec également des conséquences vasculaires et peuvent aussi conduire à une naissance prématurée. C'est également un facteur déclenchant de dépression.
De plus, une étude publiée dans Obstetrics & Gynecology montre que les femmes avec une insomnie ou une apnée du sommeil pendant leur grossesse auraient deux fois plus de risques de donner naissance à un bébé prématuré. Ainsi, en France, chaque année, entre 50 000 et 60 000 bébés prématurés naissent et les chiffres sont en augmentation. L'arrivée d'un bébé prématuré est parfois synonyme d'handicaps, voire de mortalité dans les cas les plus graves. Aux facteurs déjà identifiés, tels que l'hypertension ou une infection pendant la grossesse, l'insomnie et l'apnée du sommeil pourraient constituer de nouvelles causes. L'insomnie augmenterait de 40% les risques de naissances avant terme. Les problèmes de sommeil élevaient aussi le risque de naissance très prématurée, 5,3% des femmes donnant naissance à moins de 34 semaines de grossesse, alors que ce pourcentage est à 2,9% dans la population générale de futures mères.
Enfin, en parallèle des naissances prématurées et du faible poids à la naissance, la mauvaise qualité de sommeil des femmes enceintes pourrait avoir des répercussions sur la gestion émotionnelle future des bébés et des enfants en mettant l'accent sur des émotions négatives plus fréquentes chez le bébé que dans la cohorte générale. Ces éléments ont été vérifiés par IRM cérébral. La qualité du sommeil prénatal de la mère a une incidence sur le développement néonatal fronto-limbique (sphére du développement émotionnel) et prédit une plus grande émotionnalité négative chez les nouveau-nés, un facteur de risque pour les problèmes de santé mentale ultérieurs.
Une seconde étude publiée dans le Lancet en octobre 2023 précise aussi que les nouveau-nés nés dont la mère connaissait des troubles du sommeil, présenteraient des altérations significatives de leur développement émotionnel (symptômes d'hyperactivité, comportement accru de prise de risque pendant la périadolescence et une dysrégulation émotionnelle dans la petite enfance) et des schémas sommeil-éveil immatures. Les altérations chez les futures mères de certaines phases du sommeil conduiraient à des traits dépressifs qui persisteraient jusqu'à l'âge moyen chez les nouveau-nés. Cette publication repose sur la recherche menée par une équipe de l'Université de Colombia et met l'accent sur les mères qui souffrent de troubles du sommeil pendant la grossesse, en particulier au cours du deuxième trimestre et sans omettre le troisième trimestre.
Dans cette cohorte, l'incidence des troubles du sommeil chez les nourrissons âgés de 0 à 3 mois était de 40,5 %. D'autres facteurs complétaient le risque de sommeil altéré de la mère, à savoir, un faible niveau d'éducation du père, la dépression du père, la dépression post-partum maternelle, l'anxiété postpartum et le trouble du sommeil postpartum.
Pour conclure, il est indéniable que les futures mamans doivent prendre soin de leur sommeil, d'une part, pour leur bien-être et dans un second temps pour donner toutes ses chances au futur bébé de ne pas connaitre de troubles neurologiques et comportementaux qui dégraderont son futur.
Les thérapies cognitives et comportementales sont une aide précieuse pour au moins 70% des personnes souffrant de troubles du sommeil. De plus, seulement huit séances, en général, sont suffisantes pour améliorer significativement les nuits.
Bibliographie :
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Prenatal Sleep Health and Risk of Offspring Neurodevelopmental Issues, Including ADHD - News
October 25, 2023
The study "Prenatal sleep health and risk of offspring ADHD symptomatology and associated phenotypes: a prospective analysis of timing and sex differences in the ECHO cohort," was published Oct. 12, 2023, in The Lancet, Regional Health Americas.
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Health Rounds: Sleep shortage during pregnancy may hurt baby's brain - By Nancy Lapid
September 27, 20247:12 PM GMT+2Updated 4 months ago
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Grossesse : le manque de sommeil impacterait le cerveau du bébé selon une étude
Publié le 30 sept. 2024 par Guillaume Botton
Cerveau : le manque de sommeil pendant la grossesse impacterait le bébé
Par Diane Cacciarella - Publié le 29.09.2024 à 11h15
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Study finds prenatal sleep quality affects newborn brain structure and emotional health
By Vijay Kumar MalesuReviewed by Lily Ramsey, LLM – 1 Nov 2024
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Effect of Sleep Restriction during Pregnancy on Fetal Brain Programming and Neurocognitive Development of Offspring: A Review
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