DEUIL PROLONGE ou SEPARATION DOULOUREUSEPsychothérapie et / ou médicament

Une personne sur dix expérimenterait un deuil prolongé au moins une fois dans sa vie.

Le risque est plus élevé en cas de mort dite “non-naturelle” (accident, meurtre, mort d’un enfant unique...), puisqu’il s’élève à 49%.

 
 

Le chagrin entrainé par la perte d’un être aimé est souvent très intense immédiatement après le décès de la personne et diminue progressivement avec le temps. Pour certaines personnes, le chagrin persiste et entraine des complications dans leur fonctionnement quotidien. Dans ce cas de figure, l’association américaine de psychiatrie (APA) parle de « trouble de deuil prolongé » (TDP) et le définit comme « un deuil intense et persistant qui cause des problèmes et interfère avec la vie quotidienne

». Certaines situations entraînent davantage de troubles de deuil prolongé, comme la perte d’un enfant,

Avoir perdu un proche, il y a au moins un an (six mois pour les enfants et les adolescents) ;

  • Ressentir une peine intense, un désir intense du défunt, ou se sentir préoccupé par lui, et ça presque tous les jours depuis plus d’un mois ;
  • Ressentir au moins trois symptômes parmi les suivants : perturbation de l’identité (comme si une partie de soi était morte avec le défunt), incrédulité face à la mort, le fait d’éviter tout ce qui rappelle le décès, une douleur intense en lien avec la mort du proche, des difficultés à renouer des relations avec les autres, à reprendre les activités d’avant, une absence d’émotions ou des émotions plus faibles, avoir le sentiment que la vie n’a pas de sens suite au décès, sentiment de solitude intense.

En 2004, l'Inserm a évalué positivement l'efficacité des TCC pour le traitement de 15 troubles sur 16 étudiés. La HAS (Haute Autorité en Santé) en France et l'OMS au niveau mondial recommandent les TCC comme traitement de référence pour de nombreuses difficultés, telles que les troubles anxieux, les troubles dépressifs ou les états de stress post-traumatique.

Quid lorsque le deuil se complique ?La prise de médicaments n’est pas recommandée en cas de deuil prolongé. Des antidépresseurs peuvent néanmoins être prescrits si le deuil s’accompagne d’un trouble  dépressif  ou  si  le  patient  a  déjà  présenté  des  épisodes  dépressifs  lors d'évènements habituellement moins douloureux que le deuil (séparation, licenciement...).En revanche, les thérapies cognitives et comportementales (TCC) ont prouvé leur efficacité pour les personnes endeuillées.Plusieurs thérapies adaptées aux circonstances du décès existent.